Komodo à petit budget

PLONGEUR INDONÉSIE

Eh bien, c’est peut-être un peu difficile, mais il n’est pas nécessaire de coûter la rançon d’un monarque pour profiter de ce qui est actuellement considéré comme l’un des sites de plongée les plus excitants au monde – c’est ce que dit TOM VIERUS.

MONITEUR JORGE AVAIT nous avait déjà informé que les courants allaient être forts au Shotgun, probablement plus forts que tout ce que j'avais connu jusqu'à présent.

Anticipant une plongée passionnante, nous avons été déposés par les deux canots au bout d'un chenal entre les îles de Gili Lawa Laut et Gili Lawadarat, et sommes immédiatement descendus jusqu'au fond des décombres à environ 25 m.

Un courant relativement doux nous a transporté doucement à travers le canyon, les yeux écarquillés pour repérer les grands prédateurs potentiels qui le traversaient. Outre les requins, les raies manta sont des visiteurs réguliers, mais pour l'instant je me concentrais sur les coraux mous colorés et les impressionnantes gorgones, qui n'offraient pas de possibilités de photographie grand angle.

Nous avons atteint une grande arène abritée au fond de sable, le Fish Bowl. Un groupe de carangues géantes planait dans le courant exposé à environ 10 m au-dessus de nous. Quelques mètres plus loin, un groupe dense de vivaneaux décrit des cercles autour de l'arène, plongeant au-dessus de leur tête alors qu'ils profitaient d'une pause dans les courants.

Après quelques minutes, nous avons continué vers la crête Shotgun. Nous avons grimpé quelques mètres et l'un de nos guides a été le premier à « faire le tour », disparaissant au-dessus de la crête à grande vitesse.

L'un après l'autre, nous l'avons suivi dans le fusil à pompe, mais avant de le faire, je me suis assuré que mon crochet de courant était disponible et que mon grand boîtier de caméra était attaché à mon gilet stabilisateur.

Il ne restait plus qu’à lâcher prise et à profiter du voyage. Je volais vraiment en passant sur la pente. Pour mieux ressentir le courant, nous avons attrapé quelques rochers de corail morts à quelques mètres derrière la pente et avons tenu le coup en planant.

Après quelques secondes intenses, nous avons lâché prise et avons passé le reste de la plongée à dériver sur 10-15 m, passant devant de magnifiques jardins de coraux et des essaims de poissons sur notre chemin.

J'ai pu voir comment cette plongée méritait son nom. C'était en effet comme si on était projeté hors du Fish Bowl et dans une plongée dérivante.

Le parc national de Komodo offre non seulement une grande variété d’espèces de poissons et de coraux, mais aussi toute une gamme de conditions pour pratiquement tous les plongeurs.

Komodo figurait depuis longtemps sur ma liste de souhaits. Outre la vie sous-marine, j’avais hâte de voir de près les célèbres dragons de Komodo. Ainsi, lorsque j'ai eu la chance de réaliser quelques missions photographiques en Indonésie, il était clair pour moi et pour mon partenaire que nous devions nous rendre au parc national d'une manière ou d'une autre.

De nombreux rapports sur Internet recommandent des croisières de croisière, car certains sites de plongée dans et autour des îles Komodo sont difficiles à atteindre avec des bateaux à la journée.

Comme étant une entreprise photo-journaliste qui vient de terminer un cours de troisième cycle en biologie marine, je ne coule pas vraiment sous l'argent, et le coût des voyages de croisière peut facilement atteindre des milliers de dollars. Mais quelques recherches nous ont conduits à l'Amalia, un bateau construit en 2014, exploité par Uber Scuba Komodo et qui reçoit d'excellentes critiques.

Je n’écrirais donc pas sur un de ces bateaux pour lesquels seule une minorité de plongeurs pourrait imaginer payer.

Quelques semaines plus tard, nous prenions le ferry en provenance de Sumbawa (une des îles indonésiennes voisines) en direction de la ville de Labuan Bajo, le cœur de la plongée de Flores et la plaque tournante des excursions dans le parc national de Komodo.

Labuan Bajo se compose d'une rue principale qui s'étend le long de la côte et regorge de dizaines de centres de plongée, de restaurants et d'offices de tourisme. Ainsi, la plupart des voyageurs trouveront ce dont ils ont besoin sans avoir à parcourir de longues distances.

LA SCUBA UBER OCCUPÉE Le bureau était facile à trouver et après un enregistrement rapide, nous attendions avec impatience un voyage de quatre jours à travers le centre et le nord de Komodo.

Après presque 40 ans de conservation de la nature, je serais surpris de trouver un plongeur qui n’a pas entendu parler de la beauté des récifs du parc national de Komodo, et la plupart d’entre nous auront vu des dragons de Komodo dans des documentaires.

Le parc se compose de trois îles principales (Rinca, Padar et, la plus grande, Komodo elle-même) et de plusieurs petites. Initialement créé en 1980 pour protéger les plus grands lézards du monde, il a été désigné site du patrimoine naturel mondial par l'UNESCO en 1991.

De nos jours, ce ne sont pas seulement les dragons, mais aussi l’incroyable variété d’espèces sous l’eau qui attirent les amoureux de la nature du monde entier.

Le parc se trouve près du cœur du Triangle de Corail, la zone qui englobe la plus grande diversité d'espèces marines, et sa position entre les océans Indien et Pacifique entraîne de gigantesques masses d'eau qui traversent les passages étroits entre les îles.

Selon la marée, ces eaux contiennent à la fois de l'eau fraîche et de l'eau chaude s'écoulant soit du nord vers l'est (Pacifique), soit d'est en nord (Indien).

Ce mélange d'eau se traduit par un environnement très productif, ainsi que par les forts courants inhérents à la région. Les spots de plongée regorgent de vie, abritant plus de 1000 espèces de poissons et près de 300 espèces de coraux, plusieurs espèces de baleines et de dauphins traversant régulièrement ces eaux.

A titre de comparaison, il n’existe qu’environ 600 poissons et 60 espèces de coraux dans les Caraïbes. Nous nous attendions à des plongées colorées et riches en poissons dans des conditions potentiellement difficiles mais intéressantes. Après plusieurs semaines à Bali et Sumbawa, nous avions déjà de belles plongées et de beaux courants à notre actif, et nous en attendions beaucoup.

Tôt le lendemain matin, nous sommes montés à bord de l'un des longs et étroits bateaux de transport locaux et avons profité de 90 minutes de paysages magnifiques tout en faisant connaissance avec nos compagnons de voyage. Uber Scuba propose des circuits de six ou trois nuits, et les invités du circuit le plus court peuvent être échangés de cette manière sans que l'Amalia n'ait besoin de retourner à Labuan Bajo. Cela lui permet de parcourir le parc national de Komodo toute l'année à un rythme hebdomadaire.

Alors que nous contournions le dernier promontoire, l'Amalia flottait dans toute sa splendeur dans les petites vagues. Nous avons déchargé le vos bagages et nous avons continué tout droit jusqu'à l'un des postes de gardes forestiers d'où l'on pouvait visiter les dragons de Komodo. Ce serait un élément bienvenu du voyage de plongée, d'autant plus que nous aurions peu de temps à consacrer ensuite à Flores.

Notre randonnée a été assez courte et la plupart des dragons somnolaient presque immobiles, à l'abri du soleil de midi, mais ce fut une expérience formidable. Si vous souhaitez voir une activité maximale des lézards, vous devez prévoir au moins une journée supplémentaire et envisager une visite supplémentaire.

QUELQUES HEURES PLUS TARD Jorge Trueba, l'un des fondateurs du projet Amalia, nous a présenté la sécurité, la plongée et le bateau lui-même.

À part la coque, il semblait qu'il ne restait plus grand-chose après sa transformation trois ans auparavant, ce qui trahissait son histoire antérieure de navire de transport. Il y a désormais de la place pour 10 plongeurs et huit membres d'équipage.

Le boîtier de ma caméra était étanche, les réglages réglés, l'équipement de plongée prêt et le réservoir rempli à 210 bars. Nous prenons position sur les deux bateaux en fibre de verre de 7 m et nous dirigeons vers un chantier à quelques centaines de mètres.

Nous avons disparu sous les vagues et avons été immédiatement accueillis par des forêts de coraux colorées et un nuage dense de petits poissons de récif.

Nous avons plongé en trois groupes et sur des itinéraires légèrement différents, évitant toute allusion au « plongeur jam » (un avantage supplémentaire de plonger à partir d'un bateau de croisière plutôt que d'un bateau à la journée). Nous avons rapidement rencontré un petit groupe de requins à pointes blanches se reposant sous des coraux tables. Cinq minutes plus tard, une grosse tortue est passée à la nage et a presque semblé surprise de nous voir avant de continuer à grignoter quelques coraux.

De retour à bord, le talentueux chef du bateau avait déjà préparé le goûter de l'après-midi et nous a accueillis avec des jus de fruits frais.

Nous nous sommes détendus dans les immenses poufs sur la terrasse et avons profité des rayons du soleil tropical sur notre peau. La prochaine plongée au programme était la seule plongée de nuit.

JE ME RETRAIT DANS NOTRE jolie cabine et j'ai échangé mon grand angle contre un objectif macro et je me suis assuré que les lumières et les piles étaient complètement chargées.

L'obscurité n'a en rien atténué l'impressionnant récif, révélant un éventail de lançons et de murènes, des hippocampes, des escargots de mer de toutes les teintes et même une seiche flamboyante.

Les jours suivants ont apporté de merveilleuses plongées. En plus des gaterins géants et des requins à pointes blanches à Castle Rock, des courants forts au Golden Passage et des récifs coralliens spectaculaires à Tatawa Besar, nous avons également plongé à Batu Bolong, pour moi le point culminant.

À la surface, le petit rocher ne révèle rien de ce qui se trouve en dessous : une pente envahie par les coraux qui plonge, par endroits verticalement, jusqu'à environ 70 m. C'est un territoire de chasse aux pélagiques – thons, maquereaux et requins gris de récif.

Comme pour presque tous les sites de plongée du parc, le courant détermine en fin de compte si la plongée est réalisable ou non, et à cet égard, l'expérience des instructeurs est inestimable. Habituellement, ils sautent dans l'eau pour un contrôle de dernière minute et déterminent le courant en observant le comportement des poissons et le mouvement de l'eau.

Nous avons attrapé une bonne fenêtre horaire à Batu Bolong, avec seulement un courant de nord assez léger mais des masses de poissons de récif. Il n'a pas été facile de décider sur quoi se concentrer.

Une murène gigantesque nageait librement au-dessus du récif à côté de nous, tandis qu'au-dessus de nos têtes les silhouettes de maquereaux en chasse décrivaient des cercles. Il est habituel de plonger du côté abrité, car la position exposée de ce site de plongée provoque souvent des courants imprévisibles, entraînant des mouvements d'eau vortex qui peuvent vous secouer comme si vous laviez dans une machine.

Nous sommes restés derrière les rochers pour éviter les courants du versant exposé et avons passé les dernières minutes dans les eaux peu profondes et pleines de vie. Le soleil de fin d’après-midi s’est infiltré à travers les couches supérieures d’eau du récif, évoquant une belle lumière.

Le dernier soir, nous avons effectué trois magnifiques plongées avant de jeter l'ancre dans une baie abritée. Jorge avait annoncé que nous allions atterrir, mais il n'avait pas trop promis.

Les canots nous ont transférés vers l'une des nombreuses plages isolées, où certains membres de l'équipage étaient occupés depuis quelques heures à préparer le site. Des chaises, des tapis, un immense feu de camp, de la musique et même un petit escalier de sable nous attendaient.

Nous avons atterri juste à temps pour un coucher de soleil qui a coloré le ciel en rouge sang et plongé ce paysage photogénique de splendeur. En regardant ce décor magnifique avec une bière fraîche à la main, je suis presque devenu un peu sentimental que ce soit fini.

Mais il nous restait encore deux plongées avant de devoir retourner à Labuan Bajo. A regarder les Indonésiens danser près du feu, nous sommes restés quelques heures avant de remonter à bord de l'Amalia et de nous allonger joyeusement dans nos lits.

LE 10^TH ET FINAL la plongée était à Manta Point. Celui-ci accueille généralement également plusieurs bateaux d'une journée en provenance de Labuan Bajo, de sorte que les plongées ont tendance à être plus fréquentées que dans la plupart des autres endroits du parc. C'est une longue plongée dérivante effectuée en zigzag de station de nettoyage en station de nettoyage dans un vaste désert de décombres.

Avec un peu de chance, vous pourrez observer des regroupements de mantas comptant jusqu'à 15 animaux, nous a-t-on dit. La chance a cependant manqué et nous n'avons repéré qu'une seule raie manta, qui a disparu très rapidement au loin. La plongée était néanmoins amusante et nous sommes tombés sur deux petits bancs de rares poissons-perroquets à bosse, ainsi que quelques juvéniles de requins à pointe noire.

Après une bonne heure, nous ressortons enfin pour être repêchés hors de l'eau par l'équipage d'Amalia. Les journées passées étaient pleines d'impressions du genre de plongées qu'on ne vit pas tous les jours, et il me faudrait un certain temps pour toutes les traiter – sans parler de mon portfolio de nouvelles photographies.

Jorge a suggéré que nous revenions en hiver, lorsque les conditions sont meilleures pour la partie sud du parc.

J'aurais facilement pu rester à bord et m'installer sur le bateau, mais pour l'instant nous avons dû dire au revoir à Komodo, non sans un « à bientôt ».