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Poissons d'eau douce qui vivent jusqu'à 100 ans
Les vertébrés marins les plus anciens, les requins du Groenland, peuvent survivre plusieurs siècles, mais jusqu'à présent, les poissons d'eau douce ne vivaient pas bien au-delà de 70 ans.
Aujourd'hui, un poisson d'eau douce qui vit beaucoup plus longtemps a été identifié, avec un spécimen de buffle à grande bouche d'Amérique du Nord (Ictiobus cyprinellus) a atteint l'âge de 112 ans. La limite d'âge supérieure de l'espèce avait été précédemment estimée à 26 ans.
Sur une période de sept ans, une équipe de biologistes marins dirigée par Alec Lackmann de l'Université d'État du Dakota du Nord a capturé et enregistré un grand nombre de buffles à grande bouche, qui peuvent mesurer jusqu'à 1.25 m de long et peser jusqu'à 36 kg.
La plupart des poissons ont été marqués et relâchés dans la nature, mais près de 400 ont été disséqués pour permettre l'examen de leurs otilites, des structures situées dans l'oreille qui aident à maintenir l'équilibre des poissons.
15 Août 2019
Les otilites accumulent des couches supplémentaires de carbonate de calcium à intervalles réguliers, de sorte que, comme pour les cernes des arbres, leur comptage peut fournir une estimation fiable de leur âge.
Les chercheurs ont découvert qu'une tranche d'âge supérieure de 80 à 90 ans était courante chez les buffles à grande bouche, bien au-delà de l'âge record précédent de 73 ans pour un tambour d'eau douce.
Cette découverte a été vérifiée à l'aide de la datation au carbone 20, une méthode basée sur les essais de bombes atomiques du milieu du XXe siècle qui ont temporairement doublé la teneur en carbone 14 dans l'atmosphère, laissant des traces détectables dans les otilites.
Dans certaines populations de buffles à grande bouche étudiées, plus de 90 % des poissons avaient plus de 80 ans. Les biologistes pensent que cela est dû à la construction de barrages sur les rivières dans les années 1930, limitant l’accès des poissons à leurs frayères naturelles, les empêchant ainsi de produire des petits.
Prédées par les pêcheurs à la ligne (sans parler des biologistes) et sans reconstitution naturelle de leurs stocks, les populations âgées de buffles à grande bouche sont aujourd'hui en déclin.