Dernière mise à jour le 10 avril 2022 par Divernet
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Chypre saisie des découvertes d'épaves ottomanes
Image : Récupérations Enigma
Des informations faisant état d'une découverte de plusieurs épaves en profondeur faites il y a cinq ans dans l'est de la Méditerranée ont récemment fait la une des journaux, sur la base d'informations publiées par la société britannique de sauvetage Enigma Recoveries.
Mais les objets récupérés sur le site par Enigma à l'aide d'un ROV ont été saisis par Chypre à l'époque, et maintenant le Département des Antiquités de l'île s'en est pris à l'entreprise, l'accusant d'avoir fouillé illégalement d'anciennes épaves, selon un article du Cyprus Mail.
Les sauveteurs, qui étaient basés à Limassol alors qu'ils récupéraient des objets d'une épave du XVIIe siècle, sont également accusés par le département d'avoir « extrait violemment des objets, provoquant la destruction de leur contexte ».
Enigma Recoveries a rapporté avoir découvert une douzaine d'épaves hellénistiques, romaines, islamiques et ottomanes à des profondeurs d'environ 2 km dans le bassin levantin, qui se situe entre Chypre et le Liban mais en dehors de leurs eaux territoriales.
Près de 600 objets auraient été récupérés sur un navire de commerce ottoman de 43 mètres datant des années 1630.
Les découvertes comprenaient 360 plats et tasses chinois de la dynastie Ming ainsi que des articles allant du verre et de la céramique à l'encens et au poivre, provenant de pays allant de la Belgique, de l'Italie et de l'Espagne au Yémen et à l'Inde.
Cependant, lorsque le navire de recherche d’Enigma est revenu à Limassol, les objets ont été saisis par les autorités des douanes chypriotes au motif qu’ils n’avaient pas été répertoriés comme cargaison.
Enigma a affirmé que les autorités envisageaient de vendre les objets aux enchères, mais le département des antiquités nie cette affirmation, rétorquant qu'Enigma est "bien connue à la fois de Chypre et d'autres pays, ainsi que des organisations internationales, dont l'UNESCO, pour ses activités de fouilles sous-marines illégales". .
28 Avril 2020
Le département, qui fait partie du ministère chypriote des transports, des communications et des travaux publics, déclare que l’intention d’Enigma de vendre les objets était « évidente dans les documents déposés auprès de la Securities and Exchange Commission des États-Unis ».
Enigma affirme que l’équipage de son navire n’avait pas été informé que Chypre exigeait que les découvertes culturelles soient répertoriées comme cargaison. Il affirme également avoir enregistré les objets conformément à la pratique archéologique, bien que le département des antiquités affirme avoir supervisé la conservation des objets et que son propre enregistrement a révélé leur « extraction violente ».
Le département ajoute qu'il a récemment modifié la loi sur les antiquités « afin de renforcer la protection du patrimoine culturel subaquatique dans toutes les zones maritimes de la République de Chypre ».