Les piqûres de méduses sont l’un des problèmes les plus courants rencontrés par les plongeurs, mais le meilleur traitement pour ces problèmes a toujours été vivement débattu. Aujourd’hui, une étude scientifique suggère non seulement que le rinçage au vinaigre suivi de l’application de chaleur est l’approche la plus efficace, mais que d’autres traitements peuvent aggraver la situation.
L’étude s’est concentrée sur les remèdes contre les piqûres douloureuses de l’homme o’war portugais (Physalia physalis, à proprement parler un siphonophore plutôt qu’une méduse) et de son homologue du Pacifique, la bouteille bleue (Physalia untriculus). Jusqu'à présent, il était recommandé de ne pas utiliser de vinaigre pour traiter les piqûres de Physalia.
L’étude a été motivée par l’afflux l’année dernière d’hommes de guerre portugais le long de la côte atlantique de la France. Comme les autres cnidaires (méduses, coraux, anémones et hydres), leurs tentacules portent de minuscules capsules appelées cnidae qui peuvent libérer du venin sur une victime.
Lorsque les tentacules touchent une victime, seule une petite proportion de cnidés sont libérés immédiatement, mais s'ils ne sont pas retirés, ils peuvent continuer à tirer leur venin pendant deux semaines ou plus.
La recherche impliquait de tester diverses solutions de rinçage pour voir si elles provoquaient la libération de leur venin par les cnidés. Ceux qui ne provoquaient pas de rejet significatif immédiat ont fait l’objet d’une enquête plus approfondie pour voir s’ils pouvaient réellement inhiber un tel rejet.
Il a été démontré que le vinaigre non dilué, dont le principal constituant est l'acide acétique, empêche d'autres rejets et permet d'éliminer en toute sécurité les tentacules et les cnidés. Toute dilution réduisait ces effets protecteurs. Si la zone touchée était ensuite immergée dans de l'eau à 45 degrés Celsius ou appliquée avec un pack de chaleur, moins de globules rouges utilisés dans les tests étaient tués par le venin.
Les traitements inefficaces consistaient notamment à gratter les tentacules, car la pression accrue provoquait la décharge des cnidés. Le rinçage à l'eau de mer a simplement réparti les cnidés sur une zone plus large, et les blocs de glace les ont rendus plus susceptibles de se déverser.
Les traitements couramment recommandés, notamment l'urine, l'alcool, le bicarbonate de soude, la crème à raser, le savon, le jus de citron, l'alcool et le cola, provoquaient tous des écoulements immédiats en quantités variables et ne parvenaient pas à inhiber d'autres écoulements. Ils étaient donc susceptibles d'aggraver les piqûres.
L'étude est le fruit d'une collaboration entre deux scientifiques de l'Université d'Hawaï à Manoa, qui ont mené des recherches antérieures sur les méduses-boîtes, et deux scientifiques de l'Université nationale d'Irlande à Galway. Ils envisagent de poursuivre leurs recherches en utilisant la méduse à crinière de lion.
Leur article est publié par MDPI ici
11-mai-17