MARTIN STRMISKA plonge le HMS Perseus dans les รฎles grecques et, dans un รฉtat de lรฉgรจre narcose ร l'azote, revit les รฉvรฉnements incroyables de quelque 77 ans plus tรดt.
L'รฉcoutille ouverte du HMSโPerseus, derriรจre laquelle se cache une histoire รฉpique.
JEAN SE TEND SUR
Un lit de fortune ร cรดtรฉ des tubes lance-torpilles et fouille ses vieilles lettres. Pour lui, comme pour les autres marins, c'est souvent le seul moyen de garder le contact avec le monde extรฉrieur. Presque directement au-dessus de lui se trouve une trappe de secours circulaire.
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Lโambiance ร bord du sous-marin est bonne. Des messages positifs sont entendus dans les haut-parleurs de la radio. Hier, ses torpilles avaient atteint leur cible. John regarde une bouteille de rhum posรฉe ร cรดtรฉ de lui, mais n'en boit qu'une petite gorgรฉe. Le reste sera laissรฉ ร l'entrรฉe du port d'Alexandrie.
Soudain, un terrible grondement se fait entendre. Les parois en acier tremblent et John est projetรฉ sur la paroi avant du compartiment arriรจre. Tout le monde crie, les circuits รฉlectriques sont en feu, les lumiรจres s'รฉteignent, la panique s'installe. Tout se passe vite, mais John sait immรฉdiatement ce qui se passe. Ils ont heurtรฉ une mine.
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John sent la gรฎte du sous-marin. Les murs tremblent et le grondement dans ses oreilles est l'eau qui s'engouffre dans le sous-marin. Au moment de l'explosion, le navire surveillait l'action ร la surface, l'รฉcoutille du kiosque รฉtant ouverte.
Lorsque les cris dรฉsespรฉrรฉs cessent, il ne reste que le sinistre grondement. En quelques secondes, la zone fortement inondรฉe Persรฉe plonge la proue la premiรจre dans les profondeurs, emportant avec lui 61 marins.
D'une longueur de 88 m, le HMS Persรฉe (N36) รฉtait l'un des plus gros sous-marins ร avoir participรฉ ร la Seconde Guerre mondiale.
Il avait รฉtรฉ lancรฉ en 1929, รฉtait l'un des premiers sous-marins ร รชtre รฉquipรฉ de torpilles Mark VIII et disposait de rรฉservoirs de carburant externes soudรฉs supplรฉmentaires et d'un bouclier de canon.
Avec des sous-marins frรจres de la mรชme classe Parthe โ Proteus, Posรฉidon et mes Pandora โ elle avait รฉtรฉ stationnรฉe au large de la Chine jusqu'ร l'entrรฉe en guerre de l'Italie en juin 1940.
ร ce stade, Persรฉe se dirigea vers la mer Ionienne et sous le commandement d'Edward Christian Frederick Nicolay rejoignit la 1รจre flottille de sous-marins.
Le 5 septembre, deux de ses torpilles touchent le pรฉtrolier italien Maya 5, et le 2 octobre dans le canal de Benghazi, il coule le navire marchand Castellon.
Maintenant ร 10 heures le 6 dรฉcembre 1941 Persรฉe attend l'arrivรฉe d'un convoi italien au sud de la plus grande รฎle ionienne, Cรฉphalonie. Les nuages โโobscurcissent les รฉtoiles et un vent glacial souffle.
John Capes est lโun des deux ยซ non-combattants ยป qui font du stop jusquโร Alexandrie. Il avait รฉtรฉ le principal chauffeur du HMS/M Moqueur sous-marin, mais il y a quelque temps ร Malte, sa voiture de location avait dรฉmoli une calรจche et il รฉtait revenu pour rรฉgler l'affaire.
Il รฉtait maintenant prรชt ร rejoindre le service et avait reรงu l'ordre d'accompagner Persรฉe sur sa mission offensive puis continuez vers Alexandrie pour rejoindre Moqueur.
L'autre non-combattant รฉtait le jeune lieutenant grec Nikolaos Merlin, premier officier du sous-marin. Glafkos actuellement en rรฉparation ร Malte mais en dรฉplacement pour prendre en charge un nouveau sous-marin ร Alexandrie. Donc Persรฉe avait quittรฉ Malte le 26 novembre avec 59 membres d'รฉquipage militaires et deux passagers.
IL Y A UNE OBSCURITร COMPLรTE.
Pendant quelques secondes, le murmure assourdissant de l'eau semble cesser alors que John se sent Persรฉe chute, puis une bosse dรฉvastatrice le renvoie ร la terrible rรฉalitรฉ.
Persรฉe repose sur le fond marin mais, par miracle, la partie arriรจre n'est pas encore inondรฉe.
John ressent une vive douleur ร la cuisse droite, mais agit vite. Il essaie dโallumer la lampe de poche qui est normalement placรฉe ร cรดtรฉ dโune trappe de secours, et elle est lร et fonctionne ! Il se dirige vers la salle des machines et le faisceau lumineux traversant l'air toxique rรฉvรจle un spectacle terrible.
Partout, il y a un enchevรชtrement de corps brรปlรฉs et ensanglantรฉs, mais d'une maniรจre ou d'une autre, il trouve trois marins vivants bien que griรจvement blessรฉs.
La porte de la salle des machines a รฉtรฉ fermรฉe, non pas par des mains humaines mais par l'explosion, mais de l'eau jaillit ร travers le joint en caoutchouc, elle est donc clairement soumise ร une forte pression.
Aider les trois hommes blessรฉs ร atteindre la trappe de secours prend ร John une demi-heure. Le niveau de l'eau a dรฉsormais considรฉrablement augmentรฉ et des corps flottent tout autour de lui.
Le froid pรฉnรจtre dans les os ร mesure que l'eau continue de monter. Tout le monde est aux urgences, mais avant de pouvoir ouvrir la trappe, la chambre doit รชtre inondรฉe, car l'eau environnante exerce dรฉsormais 10 tonnes de pression sur la trappe. Que se passe-t-il si lโexplosion a dรฉformรฉ le navire et que lโรฉcoutille ne sโouvre pas ?
Les hommes sont รฉquipรฉs de l'appareil Davis, un simple recycleur ร oxygรจne composรฉ d'un tuyau respiratoire, d'une bouteille d'oxygรจne et d'un dispositif respiratoire. sac. John vรฉrifie le manomรจtre : il indique -82m.
Leurs chances de survie semblent nulles, car un appareil fournissant de lโoxygรจne pur nโest pas conรงu pour รชtre utilisรฉ ร une telle profondeur, mais il nโexiste pas dโautre option. Les hommes ont mis des lunettes et des pince-nez pour รฉviter les fuites de gaz de la boucle.
John trouve une valve pour รฉgaliser la pression dans la chambre, mais la poignรฉe est pliรฉe. Il doit trouver une solution rapidement et se rend compte qu'il doit inonder la chambre ร l'aide d'un systรจme qui envoie des signaux de fumรฉe ร la surface.
Lorsque lโeau huileuse tourbillonne autour dโeux, les hommes se mettent tous ร respirer de lโoxygรจne.
La pression s'รฉgalise, ne laissant qu'une petite quantitรฉ d'air comprimรฉ sous le joint de la trappe. Dans une douleur intense, John force l'ouverture de l'รฉcoutille et pousse les autres marins dehors un ร un avant de passer lui-mรชme par l'ouverture.
L'appareil Davis le transporte ร la surface. Il respire, mais il ressent une douleur brรปlante dans tout son corps.
En montant, il se retrouve ร cรดtรฉ d'une autre mine flottante et, effrayรฉ, il retient sa respiration aussi longtemps qu'il le peut.
Finalement, il atteint la surface et sent l'air frais. Il cherche les autres hommes au milieu des bulles nocives qui s'รฉchappent du sous-marin, mais il semble qu'il soit le seul survivant.
Au loin, John peut voir les lumiรจres de ce qu'il croit รชtre Cรฉphalonie. Il lui faut huit heures รฉreintantes pour nager environ huit kilomรจtres avant de tomber รฉpuisรฉ sur la plage. Des Grecs au bon cลur l'aident ร se rรฉtablir en secret, car l'รฎle est sous occupation italienne, et la branche grecque du MI9, le service de renseignement militaire britannique, s'implique รฉgalement.
Dix-huit mois de clandestinitรฉ dans divers endroits se terminent le dernier jour de mai 1943, lorsque John quitte Cรฉphalonie ร bord d'un navire nommรฉ รvangรฉlistrie.
IL N'Y A PAS DE LIGNE FIXE
ancrรฉ ร l'รฉpave. En descendant le long de la ligne de rรฉfรฉrence de fortune, nous attendons avec impatience l'รฉmergence des contours du HMS Perseus.
Ils deviennent visibles ร une profondeur de 30 m, mais le vรฉritable moment d'รฉmerveillement vient avec une vue sur le kiosque ร 40 m.
Le sous-marin ressemble ร une princesse endormie โ intacte, silencieuse mais avec toujours une histoire ร raconter. Cela laisse une impression toute-puissante. Une lรฉgรจre narcose ร lโazote dรฉclenche une vague de pensรฉes et dโassociations : cโest ici que lโeau a dรป couler dans le sous-marinโฆ
La vue de la proue en dit long sur la puissance destructrice du navire. Les torpilles destinรฉes ร dรฉtruire ce convoi italien sont toujours dans les chambres.
De lร furent lancรฉs les missiles qui coulรจrent le Maya et le Castellon.
Avec la forme hydrodynamique parfaite du navire dans mon viseur, le bruit amorti des moteurs et du sonar semble presque audible.
La lutte pour la vie des 61 hommes emprisonnรฉs par les eaux est revivรฉe ร l'arriรจre. La trappe de secours ouverte et un trou de 50 cm de diamรจtre racontent l'histoire
une fraction de seconde.
Bien que le revรชtement se dรฉtรฉriore lentement, la coque du sous-marin reste en parfait รฉtat, la trappe de secours restant la seule voie d'entrรฉe et de sortie.
Le Perseus nโรฉtait cependant pas ร 82 m โ cโรฉtait la lecture dโun manomรจtre cassรฉ.
L'รฉpave gisait ร 47 m, encore bien trop profonde pour respirer de l'oxygรจne pur. Comment John a-t-il survรฉcu ร la respiration de l'appareil Davis ร une telle profondeur est un mystรจre.
_Une thรฉorie veut que l'air dans la chambre inondรฉe รฉtait dรฉjร si pauvre en oxygรจne qu'il a fallu quelques minutes ร John pour se saturer.
_Une autre suggestion est que, comme John รฉtait fumeur et qu'il fumait dans la salle des machines lors de la collision, son hรฉmoglobine รฉtait partiellement saturรฉe de dioxyde de carbone, ce qui lui donnait plus de temps.
_Est-ce la volontรฉ de John et son dรฉsir de vivre qui lui ont sauvรฉ la vie ? Quoi quโil en soit, par son action hรฉroรฏque, il a gagnรฉ non seulement une mรฉdaille mais aussi la vie โ il a vรฉcu jusquโร 75 ans.
_HMS Persรฉe
- DรPLACEMENT: 1475 tonnes (2040 tonnes immergรฉes)
- LONGUEUR: 88.4 m
- FAISCEAU: 9.12m
- BROUILLON: 4.9m
- GAMME: 8400 10 milles marins ร XNUMX nลuds
- RYTHME 17.5 nลuds (8.5 nลuds immergรฉs)
- PLONGรEโPROFONDEUR : 152m
- TORPILLES : 14 (tubes de 21 pouces)
- SITE DE PLONGรEโPROFONDEUR : 52m
- CENTRES DE PLONGรE : Plongรฉe Blue Manta, bluemantadiving.gr
Pirate Divers Club, pirate-divers-club.gr