Fond noir et copains heureux

"OÙ EST TON COPAIN?" s'écria le guide de plongée. "Ici!" » a répondu le plongeur, levant son appareil photo à la vue de tous.
Cette histoire est souvent répétée au sein de la communauté des plongeurs et contient une grande part de vérité. La plupart des photographes sous-marins s’intéressent autant au système de copains qu’un chat s’intéresse à un bain froid.
Franchement, je peux aussi être un coupable et, appareil photo à la main, j'ai souvent fait des compromis sur la planification de plongée enrégimentée dans ma recherche des meilleures opportunités photographiques.
Une fois que ma fiancée Jade a également commencé à photographier sous l'eau, nous étions souvent partagés entre rechercher un cliché prometteur et être de bons amis.
Au fil du temps, nous avons développé une technique qui permet d'obtenir des photos macro mémorables sans sacrifier les bonnes pratiques d'équipe.
Photographie sous-marine est une bête qui a pris le contrôle de la vie de nombreux plongeurs.
Une fois accro, vous passez de la prise de quelques photos le long de votre parcours sous-marin à la plongée dans le seul but de créer des images.
Cela semble absurde aux non-initiés. Cela m'a certainement été le cas à l'époque où je me moquais des gens équipés d'énormes appareils photo, trébuchant dans l'eau et passant une heure planqué au même endroit.
Comme cette époque semble lointaine maintenant, où je me sentirais nue si je plongais sans appareil photo ! C'est fascinant de capturer la beauté du monde sous-marin, et je crois qu'une fois que vous commencerez à regarder la mer d'un point de vue photographique, les profondeurs cachées émergeront et vous commencerez à dévoiler encore plus sa beauté.
Le plongeur et le photographe sous-marin sont deux espèces distinctes dans notre monde sous-marin et ils ont souvent du mal à cohabiter. La plupart des plongeurs souhaitent voir autant d'endroits que possible, explorer les différents sites et parcourir le terrain qui s'y trouve.
Pour les photographes sous-marins, en revanche, le critère d’une bonne plongée est un couple de sujets avec lesquels ils peuvent travailler et sur lesquels, idéalement, ils peuvent revenir et continuer leur recherche de cette insaisissable « photo parfaite ».
Ce n’est tout simplement pas un bon mélange et, malheureusement, de nombreux photographes réservent encore des voyages avec des groupes de plongeurs réguliers, ce qui provoque des maux de tête et de la frustration à tous les niveaux.

UNE AUTRE OBSERVATION FRÉQUENTE est le couple de plongeurs, dont la moitié est un photo-addict et l'autre plus intéressé à être un touriste sous-marin. Habituellement, le photographe gagne cette bataille de volontés, son autre moitié errant désespérément à proximité tandis que l'accro à l'appareil photo aligne le centième cliché du même sujet !
Sans surprise, de nombreux photographes se détournent de leurs habitudes de plongée, plongeant essentiellement en solo, chaque cellule cérébrale disponible étant consacrée à l'image à portée de main.
La plupart du temps, cela se passe sans problème et ils reviennent à la surface en souriant.
Le risque supplémentaire associé à ce style de plongée est en partie contrebalancé par le fait que de nombreux photographes sous-marins sont des plongeurs chevronnés qui ont développé de solides compétences en résolution de problèmes sous-marins.
Je suis moi-même parfois un plongeur voyou et j’ai adoré la liberté que cela offre. Cependant, le système de jumelage repose sur des principes solides et, dans presque toutes les situations d’urgence, il serait préférable que quelqu’un soit là pour vous aider.
Je reviendrai sur la façon dont nous pouvons résoudre ce problème, mais commençons par entrer dans le monde de la macro-plongée et de la recherche de créatures étranges et merveilleuses le long des fonds marins.
Cela a généralement lieu sur des sites de plongée muck, où la majeure partie du terrain est constituée de sable et de décombres.
La scène macro est dominée par les photographes comme aucun autre domaine du monde de la plongée. Des recherches ont montré que 75 % des plongeurs sur les sites de plongée muck possèdent une caméra, une proportion beaucoup plus élevée que lors de la plongée sur récif.
C'est un territoire privilégié pour le photographe et, par conséquent, sonne le glas des bonnes pratiques de binôme.
Jade et moi avons commencé notre photographie sous-marine voyage tout en travaillant comme professionnels de la plongée à Sainte-Lucie. Les observations pélagiques au large de l'île étaient rares mais les opportunités macroéconomiques abondantes. En tant que tel, nous avons développé une grande affinité pour prendre des photos de petits objets et avons passé de nombreuses soirées à discuter de la manière dont nous pourrions améliorer nos images.
En macro, le fond noir est roi. En effet, les sujets sont souvent époustouflants mais situés au milieu d’un désordre de sable, de limon et de détritus – ce mauvais arrière-plan se traduit par une opportunité photographique gâchée. Le photographe dont les images se démarqueront mettra en valeur de beaux sujets sur des fonds complémentaires.

PERMETTEZ-MOI DE VOUS PRÉSENTER le macro le plus en vogue de cette saisonphotographie accessoire : le snoot. Celui-ci s'adapte autour de votre stroboscope et rétrécit le faisceau de lumière qu'il émet, le transformant en quelque chose qui s'apparente à un projecteur.
Dans les années 1990, Keri Wilk prend le relais photographie sous-marine monde lorsqu'il a introduit cette pratique, remportant une succession de prix.
L'éclairage snoot est désormais de nouveau à la mode et vous pouvez même acheter des modèles fabriqués par des professionnels, tels que ceux fabriqués par Retra et 10 Bar.
Nous avons une grande affection pour les fonds noirs et les trouvons comme toile de fond parfaite pour des sujets macro d’un autre monde. Prenez la crevette mante paon à l’allure extraterrestre. Fantastiquement coloré et drapé dans ses propres œufs, ce petit extraterrestre sous-marin ressort vraiment sur le noir !
Mieux encore d’un point de vue photographique, la rétrodiffusion sur fond noir peut être utilisée à votre avantage pour créer un effet « ciel étoilé » !
Le petit nudibranche en forme de beignet, une découverte scientifique relativement nouvelle, est une limace de mer merveilleusement étrange et semble encore plus belle sur un fond noir étoilé.
J'ai acheté mon premier snoot il y a quelques années et je l'ai emporté avec enthousiasme pour ma prochaine plongée. Ce qui a suivi a été l’un des moments les plus exaspérants que j’ai jamais passés sous l’eau.
Il s’avère que les snoots sont incroyablement difficiles à utiliser. Essentiellement, vous prenez un faisceau lumineux d'un pouce ou deux de diamètre et essayez de le placer sur un sujet à peu près de la même taille. Si votre objectif est légèrement décalé, vous vous retrouvez avec une image totalement noire et non éclairée.
Dès que vous alignez tout parfaitement, si vous ajustez même légèrement la position de votre appareil photo, la lumière et le sujet ne correspondent plus.
L’effet d’éclairage lorsque vous y parvenez est accrocheur et vous incitera à revenir pour en savoir plus. Mais le cheminement jusqu’au tournage peut s’avérer très frustrant.
L'été dernier, Jade et moi avons développé une nouvelle méthode pour obtenir un fond noir à l'aide d'un snoot, une méthode qui implique beaucoup moins de rage sous-marine.
C'est simple : nous nous associons désormais et partageons les tâches de prise de vue et d'éclairage, en échangeant les rôles de « snooter » et de « tireur » pendant la plongée.
Il est préférable que vous décidiez à l'avance de ce plan d'action et que vous consacriez toute la plongée aux clichés snootés. À ce stade, vous installez la caméra avec un minimum de bras et un snoot attaché à un ou plusieurs de vos stroboscopes.
Si vous décidez d'apporter chacun une caméra, celui qui fera l'éclairage devra poser son matériel dans le sable.
Nous avons commencé avec cette méthode, mais avons fini par retirer une seule caméra pour augmenter la mobilité.
Lors de la plongée, une fois que vous avez trouvé un sujet, détachez le stroboscope avec un snoot et la moitié de l'équipe de binôme positionnera désormais manuellement l'éclairage.
Vous aurez besoin que le stroboscope soit réglé sur une puissance élevée et que la lumière de mise au point soit allumée pour vous aider à viser.
Le tireur souhaitera définir une petite ouverture, une vitesse d’obturation rapide et une sensibilité ISO faible pour minimiser toute lumière ambiante. Les fonds noirs peuvent alors être réalisés en plein jour.
Le copain qui reste avec la caméra peut désormais aligner sa composition préférée. Vous voudrez vous mettre d’accord sur certains signaux de base pour indiquer de quelle direction la lumière doit provenir. De là, vous pouvez tirer en demandant de petits ajustements de position d'éclairage avec un simple signal de la main.

À mesure que votre expérience grandit, vous constaterez que moins de direction est nécessaire, car le snooter connaîtra déjà l'image que vous essayez d'obtenir et ajustera l'éclairage sans qu'on vous le demande. Cette forme de prise de vue repose sur le travail d'équipe, et si un copain perd sa concentration, la photo sera gâchée.
Nous avons constaté que la pression est en réalité plus forte sur le copain qui fait l’éclairage. Le snooter doit veiller à ce que le projecteur tombe correctement, et un petit mouvement de la main peut gâcher l'image.
De plus, le snooter ne sait pas exactement quand l'obturateur se déclenchera, il doit donc toujours être prêt. Pendant ce temps, le tireur peut reprendre son souffle, se recentrer et décider quand il est temps d'appuyer sur la gâchette.
Les photographes sous-marins ont tendance à être un groupe compétitif, alors ne soyez pas surpris si vous essayez cette technique et que, pendant vos tâches de snooting, vous avez envie d'être celui derrière l'appareil photo.
C'est normal. Rappelez-vous simplement que votre acte altruiste sera intégralement remboursé. Vous finirez peut-être par passer deux fois moins de temps derrière la caméra, mais les résultats que vous obtenez en une seule plongée auraient pris beaucoup plus de temps si vous travailliez seul. Une plus grande efficacité, un éclairage de haute qualité et des images plus mémorables sont votre nouveau mantra.
Comment répartir le temps entre eux est une question délicate, et la manière la plus évidente est de se donner environ la moitié du temps total de plongée derrière la caméra. Généralement, si vous photographiez, n'oubliez pas que votre ami a envie d'être à votre place, donc une fois que vous êtes satisfait à 99 % de votre image (les photographes sous-marins ne sont jamais satisfaits à 100 %), remettez l'appareil photo.
Ce processus peut prendre une ou 50 prises de vue. Si vous êtes le snooter, participez au processus et rappelez-vous que plus tôt l'éclairage sera correct, plus tôt vous récupérerez la caméra !
Si vous êtes un couple de plongeurs avec des objectifs différents, que diriez-vous d'atténuer l'aggravation en passant la moitié de la plongée à filmer ensemble et l'autre moitié à parcourir doucement le site de plongée ?
Une fois que vous aurez commencé à utiliser cette technique, vous et votre copain serez attachés à la hanche, incapables de fonctionner l'un sans l'autre. Les bonnes pratiques en équipe de copains seront de retour, et cela ne ressemblera même plus à une corvée.

AVEC LA SÉCURITÉ DES PLONGEURS amélioré, vous ressentirez les bienfaits photographiques de cette technique. Le principal est qu’il accélère la visée du snoot sur le sujet, comme vous le souhaitez, mais il y a plus que cela. Cette technique vous permet également d'être plus créatif avec l'éclairage snoot et d'aborder des sujets se déplaçant plus rapidement.
La stratégie recommandée pour utiliser un snoot seul est de descendre, de trouver un rocher et d'aligner votre concentration et votre éclairage snooté avec ce rocher. Une fois cela fait, verrouillez votre position de mise au point et de stroboscope, puis essayez de trouver des sujets à insérer dans cet espace pré-préparé.
C'est intelligent, mais limité. Si vous adoptez la technique du buddy-shooting, vous pourrez ajuster rapidement votre composition et votre éclairage en fonction de vos besoins.
Par exemple, nous avons d’abord photographié un hippocampe épineux en utilisant un éclairage avant, puis nous sommes rapidement passés au rétroéclairage pour obtenir un effet différent de type « rayons X ».
De plus, le snooting a traditionnellement été utilisé exclusivement sur des sujets stationnaires tels que les poissons-grenouilles et les astronomes. En travaillant en équipe, vous pouvez désormais suivre, espionner et photographier des sujets en mouvement rapide tels que des pieuvres imitatrices ou un faux poisson clown.
Avec votre copain en charge de l'éclairage, vous avez créé votre propre studio sous-marin mobile !
Enfin, nous pensons que si davantage de personnes adoptent cette technique, cela contribuera à prévenir le maniement excessif des créatures qui sévit en macro-plongée.
Trop souvent, les macro-créatures sont artificiellement positionnées sur des arrière-plans plus agréables. Le snooting peut créer un arrière-plan noir élégant dans presque n'importe quel endroit.
En fait, au lieu de demander aux guides de plongée de pousser les crevettes arlequins dans un meilleur endroit, demandez-leur de tenir le snoot.
Les guides armés de baguettes ne font que répondre à la pression des photographes pour obtenir la photo parfaite.
Si cela peut être réalisé en les impliquant dans l’éclairage, nous avons constaté qu’ils répondent avec enthousiasme au défi !
Nous avons constaté que cette technique de prise de vue donne de meilleures photos, des compagnons de plongée plus heureux, une sécurité accrue et est meilleure pour l'environnement. Nous espérons que vous l’essayerez lors de votre prochaine plongée et que vous en découvrirez les avantages !