Rouille, flore et faune

La dérive littorale de La Manga dans la région de Murcie est un phénomène naturel qui s'est largement transformé en un phénomène vacances station balnéaire. S'étendant sur 13 km du cap Palos à la Torre de la Horadada,

cette étroite langue de sable aurait autrefois été un site majeur de nidification de tortues en Méditerranée, voire le plus grand du littoral nord de la Méditerranée.

Le développement qui a commencé dans les années 1960 et s’est développé au cours des années 70 et 80 a mis fin à cela. Cependant, La Manga est pratiquement aux portes des plongeurs britanniques, et les tendances en matière de conservation se sont considérablement développées depuis ces développements. Les autorités espagnoles prennent très au sérieux la protection de leur patrimoine marin.

Cet endroit a tout pour plaire aux plongeurs de tous horizons et de tous goûts, et c'est l'endroit idéal pour une première initiation au monde sous-marin. Il y a des épaves profondes pour les tekkies ; des épaves trouvées et enregistrées par des archéologues passionnés ; des pentes herbeuses peu profondes, des ravins et des passages pour les vivaneaux bavards et un certain nombre de centres de plongée dotés d'experts enthousiastes qui travaillent en plus grande collaboration que ce que j'ai connu ailleurs dans le monde.

Tous les sites sont porteurs de populations de poissons variées et assez prolifiques. Cela est dû à l'introduction de grandes réserves marines protégées en 1995 – la Reserva Marina de Cabo de Palos e Islas Hormigas.

La Manga était la destination la plus récente de mon pèlerinage désormais annuel avec mon copain. Nous avons rejoint le British Sub-Aqua Club en 1981 et, plusieurs combinaisons et trois combinaisons étanches plus tard, nous restons membres et profitons de chaque instant que nous passons sous l'eau.

Nous recherchons des endroits qui semblent différents de la norme et qui suscitent de l'intérêt sur plusieurs fronts. Lorsque Brian m'a envoyé pour la première fois un plan pour visiter le centre et le nord de l'Espagne, j'étais dubitatif. J'avais plongé un peu plus au sud, en Andalousie, et j'avais trouvé cela décevant et j'avais repêché.

Les informations d'Ed, qui dirige Scuba Murcia, ont changé ma perception. Il a fourni des détails sur la réserve marine et, à l'intérieur de celle-ci, sur l'exploration plus difficile des sites d'épaves protégés connus.

La plongée est strictement surveillée. Les réserves marines et les épaves, la flore et la faune qui s'y trouvent sont fortement protégées et activement surveillées par les autorités locales et fédérales. Un pied mal posé par un opérateur ou un plongeur entraîne ce que je considère comme une punition proportionnée : passeport retiré et détention avant procès !

Le Royaume-Uni pourrait ici apprendre beaucoup de la discipline espagnole. Les autorités ont eu l’audace d’appliquer une législation stricte pour préserver le milieu marin et l’archéologie marine, et les preuves sous l’eau suggèrent que leur approche fonctionne.

Nous avons dû obtenir l'autorisation des autorités locales et fédérales pour plonger sur les épaves connues. Scuba Murcia a défendu notre cause sur la base de notre expérience en matière de recherche d'épaves et de préservation de notre passé collectif, et nous avons réussi le test.

Nous avions clairement exprimé nos exigences et avons découvert nos 12 jumeaux en acier à ailes avec des plates-formes hogarthiennes. La première journée a commencé par une plongée d’évaluation et d’ajustement du gréement.

Un trajet de cinq minutes en bateau depuis la marina de Cape Palos nous a amenés au site de plongée dans la réserve marine, sous l'éperon rocheux sur lequel se trouve le dernier phare habité d'Europe.

On parlait de Mola mola et de gros mérous, mais alors que nous n'avions repéré que la nageoire supérieure d'un crapet à la surface, notre plongée de 20 m nous a récompensé d'une autre manière.

Des algues vertes translucides et des herbes qui brillaient sous la lumière du soleil qui pénétrait dans l'eau claire formaient un paysage sous-marin invitant, sculpté par les énormes rochers et les affleurements rocheux. Dans et hors des herbes brillaient de nombreux poissons, y compris un grand nombre de napoléons resplendissants dans leurs livrées arc-en-ciel.

Regardez attentivement et des nudibranches bleu vif peuvent être vus, tandis que lever les yeux révèle un mérou, un vivaneau et même un barracuda solitaire. Ed nous a également fait traverser une grotte caverneuse sous les formations rocheuses.

Brian et moi avons essayé la configuration hogarthienne et simulé des situations hors des airs, nous agissant tous les deux en tant que donneur et receveur. Ce fut une plongée très satisfaisante et pittoresque de 60 minutes, après quoi j'ai perdu 4 kg de plomb pour le reste du voyage.

Un dîner et un brillant vin rouge de la région du fleuve Duerro en Espagne, tout en surplombant la plage, ont terminé agréablement notre première journée – 12 euros pour le vin et 20 pour les tapas fraîches, parfait !

Le naranjito se trouve à 39 m de profondeur, à sept minutes en bateau du port de Cape Palos. Ce navire – dont le nom signifie « Petites oranges » – transportait une cargaison pleine mais légèrement instable d'agrumes espagnols.

Alors que la houle d'une tempête résonnait sur sa coque, le soir du 12 avril 1946, la masse des caisses oranges se déloga dans les cales, ce qui entraîna une gîte irréversible et un naufrage si rapide que plusieurs membres de l'équipage furent perdus.

L’épave repose debout sur un fond marin qui s’incline légèrement de la proue à la poupe. C’était une pente douce sur laquelle s’engager pour un naufrage tragique et évitable. L'épave est balisée et les règles en vigueur dans la zone sont les suivantes : sauf en cas d'urgence, vous descendez sur la bouée ou la ligne de tir et revenez par le même chemin à la surface.

Comme il n'y a que des courants de convection à gérer, cela oblige à adopter une discipline saine : « planifier la plongée – plonger selon le plan ».

Nous avons laissé tomber la bouée. Convection. Dans la colonne d'eau, cela provoque une thermocline, un conflit d'eau de températures conflictuelles.

C’est un flou de visibilité pour le plongeur qui passe par là.

Entrer dans l'eau depuis la plate-forme arrière dans mon 5 mm combinaison avait été une agréable immersion dans une eau à 26°C. La sortie du miroitement de la thermocline à 23m nous retrouve à 13° !

Si j'avais su cela, j'aurais payé les frais d'excédent de bagages de la compagnie aérienne et apporté mon combinaison étanche.

La visibilité à environ 15 m a rapidement mis en évidence l'épave alors que nous nous lançons près de la proue directement sur le treuil de cale. L'épave est quasiment intacte mais entièrement colonisée par la vie marine, soit cachée dans sa structure, soit se rassemblant autour d'elle.

De nombreuses anémones s'y accrochaient. J'ai repéré une grosse murène cachée sous une plaque de cloison en acier et un gros congre non loin dans un capot de ventilation. On aurait dit qu'on lui avait donné un coup de pied dans la mâchoire, tant les angles de ses dents acérées et rébarbatives étaient aléatoires.

Cela avait l’air mélancolique, à la manière de Marvin l’Android. Peut-il exister un congre chroniquement déprimé ?

Nous nous sommes dirigés vers la poupe et sommes passés sous la structure du pont pour nager à travers les cales et émerger sur le pont. Plus loin, une grande ouverture nous a conduit à la salle des machines, où les principales caractéristiques sont le moteur géant à triple expansion et les chaudières – toutes les soupapes et jauges en laiton intactes.

Il y a une grande ouverture à bâbord de la salle des machines. Notre instructeur Ed a adopté des gestes de bras agités, et une fois que nous avons établi qu'il n'y avait rien de mal avec lui, nous avons suivi la direction des fléaux et avons vu voler à travers l'ouverture non pas un mais deux crapets géants – le Mola ! Spectaculaire à voir, mais malheureusement trop rapide pour être filmé.

Un rapide demi-tour depuis la poupe et nous sommes revenus par le haut du pont ; à travers les cales avant et retour à la bouée. Ce fut un soulagement thermique de s'élever au-dessus de la thermocline jusqu'à notre premier arrêt à 12 m, puis jusqu'à 9, 6 et enfin 3 m.

Au feu vert, nous sommes arrivés à la surface au soleil pour trouver le bateau de plongée là où nous en avions besoin, et la plate-forme élévatrice à moins d'une demi-douzaine de tours du ciel. ailettes. Je n’aimerais pas tenter une échelle avec les jumeaux en acier 12, c’est sûr.

Le lendemain nous avons plongé le Carbonero, nommé par les plongeurs locaux en raison de la cargaison de charbon qu'il transportait. Son vrai nom était Lilla, et c'était un clochard italien de 90 m qui s'est égaré dans le viseur du périscope d'un sous-marin le 13 octobre 1917, à cinq milles au large du cap Palos.

A peu près debout sur un fond marin de 45 m de profondeur, la superstructure de l'épave s'élève à 35-32 m. La caractéristique déterminante et incontournable est l’endroit où la torpille a frappé au milieu du navire, provoquant littéralement la rupture du navire en deux.

Le skipper du dive-cat a sillonné le site pour se positionner pendant que nous nous équipions. Lorsqu'ils ont tiré, j'ai remarqué que le navire était toujours en mouvement.

J’aurais peut-être dû dire quelque chose, car le risque de dérive du tir est grand si le bateau continue sa route.

Nous sommes entrés et nous sommes descendus. En descendant au-delà de la thermocline et en revenant dans l'eau froide, j'ai remarqué que la vis se fermait également. Nous avons semblé tomber dans

une fine couche de limon beige. Aucune épave n’émergeait non plus. Au moment où nous sommes arrivés à 40 m, je pouvais clairement voir les fonds marins limoneux et la fin du plan solitaire ! Maintenant, j'aurais aimé l'avoir mentionné.

Comme nous étions au nitrox 28%, j'ai arrêté notre profondeur à 40m. Ed a repéré une ombre et a déroulé la ligne et nous nous sommes dirigés vers elle. Bientôt, la grande ombre de la poupe surgit de l'obscurité et nous arrivâmes au niveau du pont à 35 m.

Comme de nombreuses épaves, le Lilla a prospéré en tant que récif artificiel, même s'il a été violemment placé par un acte de guerre. Cela grouille de vie. Nous nous sommes déplacés à travers les bancs de vivaneaux vers la proue, admirant l'épave incurvée et nous laissant tomber dans des zones où un accès sûr est autorisé.

C'est dans une des traversées que j'ai repéré un autre congre, cette fois dans une aussière. Celui-ci avait l'air tout aussi déprimé que le spécimen de Naranjito.

Nous avons réussi à atteindre la proue – après

un petit détour par les toilettes du capitaine avec cuvette intacte – à l’heure qui marquait notre retour vers l’arrière.

C’est une chose étrange : je ne jetterais pas un deuxième coup d’œil à une toilette vieille de 70 ans sur terre, mais trouvée dans un navire coulé, elle devient un objet d’émerveillement, avec une allure presque semblable à celle d’un trésor !

Une fois à l'arrière, nous avons rapidement récupéré le moulinet et maintenu la profondeur à 35 m jusqu'au tir. Après 25 minutes d'arrêts, nous avons été rapidement récupérés par ascenseur par le bateau et avons réfléchi à une autre superbe plongée lors du voyage de retour au port.

Nos dernières plongées lors de ce bref voyage, nous avons plongé dans les eaux scintillantes de la réserve marine des îles Hormigas, dans un site appelé Bajo de Fuera. Nous avions une profondeur de 37 m pour les deux plongées et des temps de plongée longs et agréables de 65 et 48 minutes respectivement – ​​avec une pause santé et un déjeuner entre les deux.

Il y a un phare assez important sur la principale Isla Hormigas, mais cet affleurement visible est entouré de pics submergés s'élevant assez abruptement de plus de 90 m à seulement 2-3 m sous la surface.

Bajo de Fuera, le plus grand d'entre eux, est à deux sommets, avec une selle peu profonde entre eux. Son nom se traduit par « petit de l'extérieur » et je pense que cela signifie en dehors de l'île principale.

Les malheureux skippers et leurs équipages qui n'ont pas compris cette subtilité auront vu le phare mais auront peut-être été parfaitement inconscients de ce qu'il leur disait, à savoir : "Éloignez-vous bien de cette zone, pas seulement moi, car je suis le seul à vous éloigner de cette zone." peut voir".

Nous avons laissé tomber la bouée permanente et avons dérivé vers la terre du pic massif, dérivant lentement sur les restes meurtris de plusieurs épaves. J'en dis plusieurs parce qu'il s'agit en réalité d'un énorme champ de débris qui s'étendait au-delà de notre limite prévue de 37 m.

Lors de la première plongée, j'ai dérivé sur un télégraphe en bronze complètement intact, et lors de la seconde, j'ai arraché un hublot en laiton parfait du fond marin. Au début des années 1980, ces objets faisaient rêver les plongeurs. Les temps ont changé, et pour le mieux, donc ceux-ci ont été laissés en place pour que de nombreux autres plongeurs puissent en faire l'expérience.

À partir de 37 m, nous avons traversé lentement le sommet et contourné le sommet, admirant les grands bancs de poissons et les nombreux mérous massifs et amicaux. Je n’ai jamais vu autant de mérous en une seule plongée que sur chacune des deux que nous avons faites sur ce site.

Plusieurs murènes étaient accroupies dans des cachettes d'herbiers d'un vert éclatant, et des coucous et des napoléons arc-en-ciel traversaient notre vue.

Le niveau de vie qui a rebondi depuis la création de la réserve en 1995 témoigne de ces initiatives.

Le tombant à pic du côté de la mer est aussi majestueux que n'importe quelle face ornée de coraux dans la mer Rouge ou la mer de Corail.

Un peu plus inquiétant aussi, alors que le rocher tombe en contreforts massifs dans une obscurité profonde. Et vous savez qu'il y a des épaves endormies là-bas.