Les organismes internationaux de protection de la nature ont exprimé leurs inquiétudes quant à la décision de la Norvège de devenir le premier pays au monde à autoriser l’exploitation minière en haute mer.
Non content des dommages causés à sa réputation par son soutien de longue date à la chasse à la baleine, le pays scandinave a décidé le 9 janvier d'adopter également une position proactive en matière d'exploitation minière des fonds marins. Cette décision devrait accélérer l’exploration de ces minéraux, notamment des métaux précieux, désormais très demandés par les technologies vertes.
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Greenpeace l’a qualifié de « jour honteux » pour la Norvège. Frode Pleym, directeur de Greenpeace Norvège, a critiqué le pays pour se positionner comme un « leader océanique » tout en approuvant des activités potentiellement destructrices dans les eaux arctiques.
La Fondation pour la justice environnementale (FEJ) a déclaré que la décision constituerait « une marque noire irrévocable sur la réputation de la Norvège en tant qu’État océanique responsable ». Le directeur général et fondateur Steve Trent a mis en garde contre les conséquences graves sur la faune océanique si l'exploitation minière se poursuivait, tandis que le militant Martin Webeler a qualifié cette décision de « catastrophique ».
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Critiquant le gouvernement norvégien pour avoir ignoré les avis scientifiques sur la question, Webeler a suggéré que les sociétés minières devraient se concentrer sur la prévention des dommages environnementaux dans leurs opérations actuelles, plutôt que d'ouvrir une nouvelle industrie.
Le Premier ministre interpellé sur l'exploitation minière
Vue d'ensemble Coalition pour la conservation des fonds marins, qui comprend des organismes internationaux tels que le WWF, Fauna & Flora ainsi que Greenpeace, a interpellé le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre pour ses affirmations selon lesquelles l’exploitation minière en haute mer peut être réalisée sans nuire à la biodiversité océanique.
Toutefois, WWFL’Initiative contre l’exploitation minière des fonds marins a exprimé une « petite lueur d’espoir » selon laquelle les licences d’extraction nécessiteraient toujours l’approbation du Parlement norvégien – un amendement ajouté après la forte résistance internationale.
Au sein même du pays, le Institut norvégien de recherche marine a accusé le gouvernement d'extrapoler les conclusions d'études réalisées dans de petits plans d'eau contrôlés à des zones plus vastes.
Il estime que 5 à 10 années supplémentaires de recherche pourraient être nécessaires pour comprendre l’impact potentiel de l’exploitation minière sur la vie marine. Les militants de la conservation ont protesté contre cette décision devant les ambassades norvégiennes dans au moins 20 pays.
La décision controversée a été prise au parlement norvégien avec une majorité de 80 %, malgré les inquiétudes exprimées en interne et l'opposition exprimée par l'UE et le Royaume-Uni, qui ont appelé à une interdiction temporaire de l'exploitation minière des fonds marins.
Cette décision s'applique dans un premier temps aux eaux norvégiennes, exposant une zone plus grande que la Grande-Bretagne – 280,000 XNUMX kmXNUMX – à l'exploitation minière, mais un accord sur l'exploitation minière en haute mer dans les eaux internationales pourrait suivre plus tard dans l'année.
Bilan des petits rorquals
Pendant ce temps, la Norvège continue de pratiquer la chasse commerciale à la baleine, même face à une demande en baisse, car elle chasse les petits rorquals dans le cadre d'un quota auto-attribué – 580 ont été abattus en 2022, dont beaucoup de femelles gravides.
Le gouvernement norvégien, qui subventionne l’industrie, a exprimé son ambition de stimuler la demande intérieure de viande de baleine ainsi que ses exportations vers les autres pays de chasse à la baleine, le Japon, l’Islande et les îles Féroé.
L'interdiction mondiale de la chasse commerciale à la baleine imposée par la Commission baleinière internationale est entrée en vigueur en 1986, mais la Norvège a depuis lors tué plus de 15,000 XNUMX baleines, généralement à l'aide de harpons-grenades à fonctionnement lent.
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