Une épave de navire datant du 5e ou 6e siècle avant J.-C. a été mise au jour près de la Sicile, ainsi que quatre ancres en pierre et deux ancres en fer se trouvant à proximité.
Les archéologues impliqués dans le projet pensent que l’étude du navire marchand peut aider à éclairer les siècles pendant lesquels la Grèce antique a occupé la Sicile avant que Rome ne prenne le contrôle de l’île vers 200 avant J.-C. – et comment la rivalité commerciale s’est façonnée entre les Grecs et les Carthaginois alors qu’ils se battaient pour la suprématie en mer.
A lire également: Un plongeur sicilien découvre un gouvernail peu profond et un canon profond
Le naufrage a d'abord été signalé à la Surintendance de la mer de Sicile (SopMare) a été découverte en 2022 par l'association BCsicilia, qui a réalisé une première cartographie du site. L'épave antique a été enfouie sous du sable et des rochers à une profondeur d'environ 6 m à Santa Maria del Focallo, près d'Ispica, à la pointe sud de l'île.


Une inspection sous-marine préliminaire a été réalisée en juin 2023 par SopMare et l'archéologue sous-marin Prof Massimo Capulli de l' Université d'Udine, et en septembre dernier, des fouilles ont été menées pendant trois semaines, même si un rapport n'a été publié que récemment.
A lire également: Des plongeurs découvrent un autre gouvernail rare – marquant une épave au trésor enfoui ?
Les fouilles ont été réalisées par des équipes de plongée du Département des Sciences Humaines et du Patrimoine Culturel d'Udine et de l'Unité d'Archéologie Sous-Marine de l'Université du Frioul, supervisées par SopMare, avec la participation ultérieure des plongeurs de la Garde Côtière de Messine et l'Autorité Portuaire de Pozzallo fournissant un soutien technique et logistique.
Tenon et mortaise
L'épave est constituée d'une coque construite selon la technique « sur la coque » par laquelle les planches sont reliées par des assemblages à tenon et mortaise.
On pense que les ancres en pierre sont préhistoriques ou byzantines, mais les deux ancres en fer en forme de T ne datent probablement pas d'au-delà du VIIe siècle après J.-C. L'une des ancres en pierre est en morceaux mais semble correspondre à un type à trois trous qui aurait porté à l'origine deux pattes en bois.


Un nouveau modèle 3D de l’épave a été généré à l’aide de la photogrammétrie sous-marine et des échantillons de matériaux ont été collectés pour analyse.
Ce projet constituait la cinquième phase d'archéologie sous-marine du « Projet Kaukana » en Sicile, lancé en 2017 pour cartographier le littoral sous-marin entre Ispica, Kaukana et Kamarina. Les conditions météorologiques imprévisibles de septembre ont obligé les plongeurs à faire preuve de prudence afin de protéger le site peu profond, a expliqué le professeur Capulli, coordinateur du projet.


« L'état général de la coque, longtemps soumise aux attaques des mollusques xylophages, est extrêmement délicat et requiert non seulement une expertise mais aussi une grande prudence », a-t-il précisé.
« Ce naufrage appartient à une page de l'histoire où s'est produite la transition de la Grèce archaïque à la Grèce classique, et dans laquelle les colonies de Sicile ont également joué un grand rôle.
« Nous sommes confrontés à des preuves matérielles du trafic et du commerce d’une époque très ancienne, lorsque les Grecs et les Carthaginois se disputaient le contrôle des mers, des siècles avant que Rome n’apparaisse avec force en Méditerranée. »
Également sur Divernet : DES PLONGEURS RETROUVENT L'ÉPAVE DE L'ATLANTIS GOLD EN SICILE, L'ANCRE DU DAUPHIN LEVEE EN SICILE, LA « BAIGNOIRE » SOUS-MARINE SE RÉVÈLE ÊTRE UN CHEVAL ANCIEN, DES PLONGÉES PERMETTENT DE DÉCOUVRIR D'ANCIENS NÉGOCIANTS EN VIN