L'épave la plus profonde jamais découverte dans les eaux françaises a été découverte par hasard à une profondeur de près de 2.6 km – et on pense qu'il s'agit d'un navire marchand du XVIe siècle qui naviguait vers l'ouest depuis l'Italie.
L'épave, baptisée « Camarat 4 » du nom du cap Camarat, a été retrouvée le 4 mars au large de la commune côtière méditerranéenne de Ramatuelle, au sud de Saint-Tropez, et sa découverte vient d'être annoncée après des recherches complémentaires.
Une opération de « contrôle des récifs marins » était menée par l'équipe CEPHISMER de la Marine nationale, spécialisée dans la défense et l'exploration sous-marines, afin de vérifier les ressources en eaux profondes du pays. L'épave a été initialement repérée lors d'une reconnaissance sonar, avant qu'un AUV ne soit envoyé sur place pour obtenir des images rapprochées du site.
La découverte a été signalée au Préfecture maritime de la Méditerranée, qui à son tour a contacté le Département de recherche archéologique sous-marine du gouvernement (DRASSM), chargé de la protection, de l'étude et de la mise en valeur du patrimoine subaquatique français.

Le navire mesurait plus de 30 mètres de long et 7 mètres de large et transportait une cargaison de cruches et d'assiettes en céramique, ainsi que de barres de métal. Environ 200 cruches et 100 assiettes sont visibles sur les images prises par les caméras de l'AUV, et de nombreuses autres céramiques seraient enfouies dans les sédiments.
Les cruches sont de style ligure du XVIe siècle, et les assiettes jaunes seraient également originaires de Ligurie. Cette région se situe au nord-est du lieu du naufrage, dans le nord-ouest de l'Italie, et sa côte méditerranéenne constitue l'actuelle Riviera italienne.
Certaines cruches, dotées de becs pincés, portent le monogramme « IHS », une représentation abrégée de Jésus-Christ formée des trois premières lettres de son nom en grec. D'autres sont décorées de motifs végétaux ou géométriques, dont plusieurs sont identifiables. Des ancres, six canons et deux marmites ont également été identifiés.

« À cette profondeur, l'épave aurait été préservée de toute dégradation ou pillage, il s'agit donc d'une opportunité de recherche unique », explique le DRASSM, qui prévoit d'explorer plus loin les limites du champ de débris, de réaliser une photogrammétrie de l'épave et de prélever des échantillons sélectionnés pour analyse.
Elle a indiqué qu'elle s'attendait à ce qu'une équipe multidisciplinaire d'archéologues maritimes, de céramologues, de spécialistes en architecture navale, en artillerie, en ancres et matériaux et de conservateurs soient impliqués dans le projet.
L'épave a également été présentée comme une occasion de sensibiliser à la pollution marine, « avec des micro et macro-déchets présents en grande quantité sur le site » – une canette moderne peut être vue sur l'une des images.

« Camarat 4 est une découverte remarquable par sa profondeur, son caractère inédit et l’opportunité qu’elle offre d’étudier un site du XVIe siècle quasiment intact », déclare le DRASSM, ajoutant que « cette épave constitue une nouvelle étape dans l’exploration des abysses ».
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